GRIGNOTAGES
Le soir on mange des sucreries avant d'aller se coucher tôt, car les journées débutent avant le lever du soleil.
Des friandises rectangulaires confectionnées à partir de lait et de sucre, du halva de carottes ou de lentilles lentement cuit dans le beurre, un verre de lait fraîchement trait qu'on sirote bouillant, recouvert d'un peu de la peau qui s'est formée à la surface en chauffant.
Un homme nous en offre un verre et nous partageons des gorgées brûlantes debout dans la rue, observant le commerçant assis en tailleur devant son énorme marmite.
A Pushkar, la tombée de la nuit voit frire des chapatis mis ensuite à tremper dans un sirop de sucre et de beurre. La coûteuse friandise dégouline alors sur les doigts et doit être mangée chaude.
Le matin on trouve des beignets fourrés de patates et de piments, des samossas de petits pois. Les indiens sont très végétariens et raffolent de la friture, ainsi que du lait sous toutes ses formes (mais jamais froid le soir).
Au sortir d'un parc nous divertissons beaucoup les jeunes gens en goûtant de fines bulles de pâte de blé frites que le garçon troue d'un coup de pouce pour y mettre une pincée de patates avant de l'immerger dans une sauce piquante, sucrée et vinaigrée. Le tout se gobe en une seule bouchée et il ressert les clients jusqu'à satiété, pour qu'il cesse nous devons jeter le petit bol de papier par terre.
Dans un autre parc, à peine un peu plus beau que le précédent, des pétales de pois chiches grillés puis écrasés comme sous le coup d'un marteau sont roulés dans un cornet de papier journal et assaisonnés de tomate fraîche, coriandre et oignons. Délicieux.
Et puis il y a le...
CHAÏ
On boit un chaï debout ou assis, dans un verre effilé ou dans un pot de terre crue qu'on brise ensuite sur le sol, on se le fait livrer au bureau ou dans la boutique, on peut le boire masala, épicé de poivre et de gingembre, on en boit du matin au soir. Quelques pas et un autre officie, taciturne derrière ses gamelles noircies. Il en prépare de petites quantités, du lait coupé d'eau d'abord, puis deux volées de thé noir et deux autres de sucre, fait bouillonner, remue avec des gestes circulatoires en saisissant la casserole avec des pinces, plusieurs fois. Par ce temps d'hiver on se réchauffe en faisant tourner le verre au creux des mains pour profiter de la réconfortante brûlure du chaï trop sucré.
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